Dès cet hiver, le service des pistes de Courchevel, au cœur des Trois Vallées, va pouvoir utiliser le premier modèle de dameuse hybride (diesel-électrique) au monde, mis au point par la société allemande Kässbohrer, le PistenBully 600 E+. Soucieuse de la qualité de l’environnement et toujours à la pointe du progrès, la station savoyarde innove en étant la première station française à s’équiper de cet engin, aux caractéristiques mécaniques impressionnantes et qui présente un réel intérêt pour le travail des pistes.
Qu’est-ce qu’une dameuse hybride ?
Tout le monde connaît désormais la motorisation hybride pour les véhicules particuliers. Partant du constat que les moteurs électriques ne sont pas encore suffisamment au point pour affronter toutes les conditions de circulation (leur problème majeur reste l’autonomie assez faible ainsi qu’un relatif manque de puissance), certains constructeurs associent dans leurs automobiles un moteur électrique à un moteur thermique traditionnel, essence ou diesel. La société d’engins de damage Kässbohrer a repris ce principe de motorisation hybride sur son tout dernier PistenBully 600 E+, la première dameuse hybride au monde. Déjà fort de 400 chevaux grâce à son six-cylindres diesel Mercedes, l’engin se voit adjoindre un moteur électrique capable d’entraîner la dameuse, ses alternateurs, ainsi que tous ses accessoires, dont la fraise, et qui propose un surcroît de puissance de presque 200 chevaux !
Photo : Autobild
L’intérêt du PistenBully 600 E+ : consommation et bruit fortement réduits
L’impact environnemental de ce nouvel équipement est très important, surtout quand on pense qu’il est voué à évoluer sur le domaine skiable de Courchevel, c'est-à-dire dans une zone qu’il est important de préserver, avec des beautés naturelles uniques comme le Jardin Alpin, aujourd’hui parcouru par quelques pistes. Les chiffres sont éloquents : les particules de suie rejetées dans l’atmosphère sont ainsi réduites de 99 % par rapport à une dameuse traditionnelle grâce au filtre à particules ultra-performant. De même, la consommation en gazole est en baisse de 20 %. Or, avec de tels engins, ce gain atteint très vite des volumes importants. En une nuit de travail, ce sont près de 40 litres économisés, soit un total de plus de 6 tonnes de carburant par saison et par dameuse ! Autre intérêt : le régime moteur de ces engins hybrides est toujours bas et continu, ce qui contribue à un niveau sonore très contenu lors de l’utilisation. Un vrai atout quand on sait que ces dameuses évoluent majoritairement à la nuit tombée. Les touristes épuisés par une journée de ski apprécieront !
Pourquoi une dameuse hybride ?
Outre les avantages mentionnés ci-dessus en termes de silence et de respect de l’environnement grâce à une baisse du niveau des émissions polluantes (CO2 et oxydes d’azote notamment), c’est la spécificité même du travail des pistes qui peut expliquer pourquoi ce genre d’engins constitue un vrai progrès. Les dameuses, c’est une évidence, sont conçues pour travailler dans la pente. Or les moteurs électriques ont cette capacité unique à se recharger tout seuls dans les descentes, par effet cinétique, pour redistribuer à la montée la puissance électrique gratuite ainsi accumulée. C’est un vrai cercle vertueux. De plus, la puissance électrique du moteur auxiliaire peut être distribuée via une prise de force, pour brancher des outils électriques sans avoir à dérouler des mètres de câble ou à lancer un groupe électrogène par exemple. On voit ainsi tout l’intérêt de cette dameuse hybride afin d’effectuer une réparation au cœur du domaine skiable. Et si Courchevel montre l’exemple aujourd’hui, nul doute que d’autres stations françaises vont l’imiter très vite !