Les étoiles flirtent toujours avec le sommet des montagnes... Le constat est encore plus vrai quand on pense aux tables étoilées qui font la fierté de nos stations de ski. Bien sûr, la raclette et la fondue restent des incontournables, mais il faut bien voir que, parallèlement à l’amélioration globale du confort des hébergements en station, les établissements gastronomiques sont toujours plus nombreux à séduire les vacanciers, en innovant comme en se concentrant sur ce que la montagne a de meilleur à offrir.
Un phénomène commun à tous les massifs
Bien sûr, parmi les stations susceptibles d’offrir une expérience gastronomique inoubliable, ce sont les plus huppées qui se distinguent. Courchevel vient ainsi spontanément à l’esprit car, cette saison, ce ne sont pas moins de six tables étoilées ou doublement étoilées que les touristes peuvent y découvrir. On peut aussi penser à Megève qui s’enorgueillit de posséder le seul établissement montagnard distingué de trois macarons, Flocons de Sel. Mais la tendance est générale : il faut citer la station vosgienne de Gerardmer désormais dotée de deux restaurants étoilés, ou d’autres sites, plus discrets, comme le Restaurant du Golf dans la station de Corrençon en Vercors. Il semble donc que tous les massifs, petits et grands, soient devenus des territoires favorables à la gastronomie et au plaisir des sens. Seules les Pyrénées semblent faire exception, mais c’est surtout parce que les très bons établissements y sont souvent installés dans la vallée, plutôt qu’au cœur des stations, comme Les Pyrénées à Saint-Jean-Pied-de-Port, décoré d’un macaron.
Des formules audacieuses et des prix abordables
Croire que ces restaurants ne s’adressent qu’aux portefeuilles les plus garnis serait une erreur. Comme de penser que seuls les adeptes de la haute gastronomie sont concernés. En effet, bien que situés dans des zones touristiques prestigieuses, certains établissements font l’effort de séduire tous les publics. On pense au Bistrot, restaurant « une étoile » en plein cœur de Chamonix, qui propose le midi une formule à 19 euros seulement qui consiste du plat du jour avec un dessert au choix à la carte! Mais plus encore que l’addition, c’est le concept qui semble au cœur de la réflexion des cuisiniers.
Des grandes tables montagnardes
Le restaurant étoilé le plus haut d’Europe se trouve, sans surprise, dans la station la plus haute d’Europe : il s’agit de l’Oxalys, tenu par le très jeune (33 ans) Jean Sulpice à Val Thorens et honoré de deux macarons depuis deux ans. Outre le cadre, sobre et élégant, inspiré des traditions architecturales locales, on apprécie surtout l’engagement à servir une vraie cuisine alpine : « Je travaille depuis des années avec des producteurs locaux afin de mettre en valeur la richesse de notre terroir », confie Jean Sulpice. Le secret de la multiplication des tables prestigieuses en altitude vient peut-être de là : la montagne fournit à ceux qui la connaissent des ressources formidables pour exhausser la saveur des aliments. Ce n’est pas Fabrice Taulier, le chef de La Table de l’Ours, à Val d'Isère, qui va le contredire : c’est lui qui a pensé à mettre à la carte de son restaurant étoilé une version gastronomique de la tartiflette à la poitrine de cochon truffée. Ou comment réconcilier les plats typiques de vacances de sport d’hiver et la grande cuisine !